Le temps des stations d’épuration coûteuses et énergivores est révolu. La pression sur les budgets des collectivités impose d’agir, et des solutions techniques existent.
La station d’épuration sait faire bien plus qu’épurer l’eau. En fait, les eaux usées ne le sont pas définitivement : elles peuvent avoir une seconde vie !
A partir d’une station d’épuration, on peut en effet produire de la chaleur et de l’énergie sous forme de biogaz. Les collectivités peuvent vendre cette énergie et générer ainsi de nouvelles recettes, ou en faire des usages collectifs : bus roulant au biogaz, logements et piscines municipales chauffés avec l’énergie récupérée des eaux usées. Cela est non seulement rentable, mais c’est aussi une réponse à l’atténuation du dérèglement climatique, et à la réduction d’émission de gaz à effet de serre.
Il est possible de récupérer certaines matières premières provenant d’eaux usées, comme l’azote et le phosphore, et de les transformer en engrais. Là aussi, la démarche est doublement vertueuse : elle génère de nouvelles recettes pour la collectivité et offre une alternative à l’épuisement des ressources minières dans le monde.
A l’heure où l’on souffre de pénuries d’eau, pourquoi arroser nos espaces verts, nos golfs ou nos champs avec de l’eau potable ? Recycler les eaux usées traitées est possible et autorisé par la loi, dès lors que cette démarche est compatible avec les impératifs de santé publique. La ville de Sainte-Maxime, dans le Var, arrose depuis dix ans ses espaces verts et son golf avec de l’eau usée traitée, économisant ainsi 12 % d’eau potable.
Grâce à l’innovation, les stations d’épuration deviennent moins consommatrices d’énergie, plus performantes, plus rentables. Toutes ces solutions sont à la portée des collectivités. La technologie est au point et les aides financières sont là. Il y a un gisement à exploiter autour du potentiel de la station d’épuration. Les bénéfices seront vite atteints. C’est un choix de raison à faire aujourd’hui, pour l’avenir.